Pompe à chaleur aérothermique ou géothermique : les solutions en copropriété

Systèmes écologiques et économiques pour assurer le chauffage des logements et/ou la production d’eau chaude sanitaire, les pompes à chaleur (PAC) ont de nombreux atouts. Y compris en copropriété. Mais, entre les pompes à chaleur aérothermiques et les pompes géothermiques, comment définir le modèle adapté ? Reanova fait le point sur le fonctionnement, les intérêts et les limites des différentes solutions dont la pertinence est à évaluer au cas par cas.

Un levier de décarbonation et d’économies

Captant la chaleur naturellement présente dans l’air ou dans le sol et l’emmenant à une température plus élevée pour la restituer à l’intérieur des bâtiments, les pompes à chaleur nécessitent moins d’énergie pour fonctionner que d’autres types de chauffage. Elles constituent donc un levier pour décarboner la production de chauffage des logements et limiter les émissions de gaz à effet de serre associées. Leur installation permet d’améliorer le diagnostic de performance énergétique (DPE) d’un bâtiment.

Elle est aussi source d’économies pour les copropriétaires. « Pour des logements utilisant auparavant des chauffages électriques, l’installation d’une pompe à chaleur géothermique permet de diviser la facture d’électricité par 5 », souligne Elie Karam, responsable de l’équipe Thermique & fluides chez Reanova.

Quel type de pompe à chaleur privilégier en copropriété ?

Différents types de pompe à chaleur peuvent être installés dans des copropriétés. Si d’autres technologies se développent, on utilise aujourd’hui principalement des pompes à chaleur aérothermiques de type air/eau mais aussi, des pompes à chaleur géothermiques, plus puissantes, comme les pompes dites eau/eau.

Les pompes à chaleur air/eau, intérêts, pertinence et limites

Une PAC air/eau capte la chaleur de l’air extérieur pour la transmettre au circuit de chauffage du bâtiment ou au système de production d’eau chaude sanitaire.

Son efficacité est meilleure quand les températures extérieures demeurent clémentes. Ainsi, son coefficient de performance (COP) est estimé entre 3 et 4, selon l’Ademe. Pour 1 kWh d’électricité consommée, la PAC air/eau restitue 3 à 4 kWh de chauffage.

Cette sensibilité aux variations de température explique que ce type de PAC est plus adapté pour la production d’eau chaude sanitaire, qui est nécessaire toute l’année. « La pompe va fonctionner également en été où ses performances sont les meilleures », explique Elie Karam. Il peut aussi répondre aux besoins en chauffage d’une petite copropriété, bien isolée, ou être utilisé en complément d’un autre système de chauffage.

Les règles d’urbanisme et des critères esthétiques peuvent empêcher l’installation des modules extérieurs nécessaires à ce type de PAC. Le bruit qu’ils génèrent doit aussi être pris en compte. Des tests et des caissons insonorisés ou des écrans antibruit permettent de s’assurer de ne pas dépasser les seuils de nuisance.

Les pompes à chaleur géothermiques, fonctionnement et intérêts

Les pompes à chaleur géothermiques captent la chaleur présente sous terre, soit directement dans le sol, soit dans les nappes phréatiques, pour la restituer à l’intérieur des bâtiments. La pompe à chaleur eau/eau, nommée ainsi parce que de l’eau circule dans ses circuits, en est un modèle.

Leur intérêt repose sur la grande stabilité de la température du sol dans le temps – entre 10 et 15 degrés. Avec un coefficient de performance estimé à 5 par l’Ademe, elles sont les plus efficaces des pompes à chaleur.

Ces systèmes peuvent donc répondre aux besoins en chauffage de grandes copropriétés. En outre, leur fonctionnement peut être inversé à la belle saison de manière à améliorer également le confort d’été dans les logements, et les rafraîchir quasiment gratuitement. Il est aussi possible d’utiliser les PAC géothermiques pour le chauffage et pour l’eau chaude sanitaire. On va alors utiliser les calories présentes dans les logements pour les renvoyer dans le sol. Ce dernier sera utilisé comme une « batterie de stockage ».

Il faut cependant disposer de suffisamment d’espace à proximité des bâtiments pour enterrer les capteurs permettant de récupérer la chaleur du sol, qui peuvent être verticaux ou horizontaux. Cela nécessite des travaux de forage. Ces pompes à chaleur demandent donc des investissements plus élevés que les modèles aérothermiques.

Des solutions étudiées au cas par cas

Dans le cadre de la réalisation de diagnostics techniques globaux des copropriétés (DTG) ou dans ses travaux de conceptions de projet de rénovation globale, Reanova étudie systématiquement la pertinence du recours aux énergies renouvelables et les solutions d’amélioration de la performance énergétique des bâtiments et de leurs systèmes.

Selon les caractéristiques des copropriétés, l’installation de différents types de pompe à chaleur peut constituer une solution avantageuse. Cela a, par exemple, été le cas pour une vaste copropriété de plus de 250 logements construits dans les années 1960, en Essonne. Le syndic cherchait à améliorer les consommations d’énergie liées au chauffage, assuré jusque-là par des chaudières à gaz, et à la production d’eau chaude. Cependant, l’isolation des bâtiments par l’extérieur était exclue, les copropriétaires souhaitant conserver le charme des pierres de la résidence.

« Comme le syndic était ouvert à la géothermie, que la résidence disposait d’un grand parc, que les bâtiments étaient déjà équipés de réseaux collectifs de chauffage, d’eau chaude sanitaire et de planchers chauffants, nous avons proposé l’installation d’un système géothermique pour le chauffage, permettant aussi le refroidissement l’été », développe Elie Karam.

Pour la production d’eau chaude sanitaire, un deuxième système de pompe à chaleur, sur le modèle air/eau, a été ajouté de manière que la puissance de la pompe géothermique ne dépasse pas le seuil de puissance qui aurait alourdi les démarches administratives nécessaires.

L’opération nécessitant 4 millions d’euros d’investissement permettrait aux copropriétaires de diviser par cinq leur consommation d’énergie et de diminuer de moitié leurs factures. Elle se traduirait par une amélioration du DPE de la note D ou E à B pour la plupart des bâtiments et la division par 20 des émissions de gaz à effet de serre, avec une étiquette A pour les émissions de gaz à effet de serre (GES). « Cette amélioration résulte d’un bouquet de travaux, mais c’est le recours à la géothermie qui fait vraiment la différence », décrypte Elie Karam.

Des aides pour concrétiser ces projets

Plusieurs aides peuvent être mobilisées pour financer ces projets à fort investissement et Reanova accompagne ses clients dans leur identification.

La mise en place de pompes à chaleur collective air/eau ou eau/eau d’une puissance inférieure ou égale à 400 kWh peut notamment bénéficier des certificats d’économies d’énergie (CEE). Avec le Coup de pouce chauffage, les primes obtenues sont bonifiées lorsque ces PAC remplacent un système de chauffage polluant, et que le raccordement à un réseau de chaleur n’est pas possible.

Le dispositif MaPrimeRénov’ Copropriétés peut également être sollicité, comme les subventions parfois proposées par les collectivités locales.

S’agissant des PAC géothermiques, les investissements peuvent être pris en charge jusqu’à 40% par le Fonds Chaleur de l’Ademe.

LES REPONSES À VOS QUESTIONS SUR LES POMPES A CHALEUR EN COPROPRIÉTÉ

Quels sont les intérêts des pompes à chaleur pour les copropriétés ?

Les pompes à chaleur permettent de réaliser des économies d’énergie en décarbonant la production de chauffage et d’eau chaude dans les copropriétés. Elles peuvent aussi être utilisées pour refroidir passivement les logements en été.

Quelle est la différence entre une pompe à chaleur aérothermique et géothermique ?

Les pompes à chaleur aérothermiques, comme les modèles air/eau, exploitent la chaleur de l’air extérieur tandis que les pompes géothermiques captent les calories dans le sol ou de l’eau de nappe, grâce à des capteurs enterrés.